Parlons récolte ! (Et patates)

Cette semaine nous avons récolté nos premières pommes de terre ! Ces dernières avaient été semées avant notre arrivée, nous ne vous parlerons donc pas aujourd’hui de l’itinéraire technique ni de la conduite entière de la culture de pommes de terre. Conduite ? Itinéraire ? Assez simplement ces mots définissent l’ensemble du parcours et des tâches à accomplir pour faire pousser un légume. Il y en a un propre pour chaque légume bien évidemment et certaines étapes peuvent être retravaillées, repensées par les maraîchers suivant leur façon de faire. Aujourd’hui, nous nous concentrerons donc sur la fin du parcours à savoir la récolte et la conservation.

Les pommes de terre, qu’on se le dise, ne sont pas les légumes les plus faciles à récolter. La raison est assez simple, si elles sont exposées à la lumière, elles verdissent et deviennent impropres à la consommation. De fait, ces dernières sont souvent bien enfoncées dans le sol, il faut donc complètement retourner la terre pour les faire sortir. Quand on pratique un maraîchage entièrement manuel, ça devient complexe. Certaines personnes proposent, pour palier à ce problème, des pommes de terre sous paille. Au lieu de les enfouir, on se contente de les semer juste sous le paillage qui servira à les protéger de la lumière, il ne reste qu’à dégager la paille au moment de la récolte. Aux Jardins de Brenne, pour cette première fournée, les pommes de terre étaient entre deux, sous le paillage, enfoncées très légèrement dans le sol.
Mais comment savoir quand les récolter ? Vous imaginez bien qu’on ne va pas tout déterrer juste pour vérifier le stade de maturité des pommes de terre. La technique ? Regarder le plant. Au-dessus du sol apparaît le plant de pomme de terre. Lorsque les feuilles de ce dernier jaunissent, qu’il arrive à la fin de sa vie alors on sait qu’il est temps d’aller gratter le sol !
Lorsque l’on récolte les pommes de terre, on tire donc sur le plant et apparaissent alors les pommes de terre (bon dans le monde idéal, souvent il faut fouiller plus que ça). Vous verrez alors une pomme de terre à la peau plus foncée que les autres et parfois même complètement ramollie : c’est la pomme de terre mère ! C’est elle qui s’est multipliée pour donner naissance à toutes les autres.

Une fois les pommes de terre récoltées, nous avons pris le temps de les trier. Cela permet de distinguer celles qui sont calibrées (ont une taille raisonnable pour la vente, même s’il ne s’agit pas de jeter les légumes, certains sont si petits qu’ils peuvent être très ennuyeux à éplucher et autre. On les garde pour soi ! A l’inverse, pour d’autres légumes, lorsqu’ils sont trop gros, ils perdent complètement de leur saveur). Il s’agit aussi de mettre de côté celles durement grignotées par le taupin (un ver qui adore vivre dans les prairies et se nourrir de tout ce qui passe) ou qui auraient été attaquées par une maladie comme la gale de la pomme de terre. Ce travail est précieux car il donne aussi des indications sur ce qui se trouve dans le sol et ce sur quoi il faut être vigilant.
Une fois le tri correctement fait, on emmène toutes les pommes de terre dans une pièce à l’abri total de la lumière afin de pouvoir les conserver et les consommer ou vendre le moment venu !

Cette semaine, nous nous sommes également occupés des échalotes. Ces dernières avaient été récoltées plus tôt et mises sur des clayettes afin de les faire sécher. Les échalotes sont des produits, comme l’ail ou l’oignon qui peuvent être primeurs, frais donc, ou de conservation, récoltés en avance et conservés un long moment à l’abri de la lumière et de l’humidité. L’opération de la semaine a consisté à transvaser les échalotes proprement séchées dans des caisses pour leur conservation. Mais avant ce transfert, on a pris soin de bien les séparer les unes des autres (elles poussent en bottes) et ensuite d’enlever les couches de peau superficielles. Un travail méditatif, comme diraient certains !

Sur ce, une petite poêlée de patates et d’échalotes, ça vous tente ?